Le G8 ne résoudra pas la crise qu'il a crée
Le prix du pĂ©trole atteint des sommets, le cours des denrĂ©es alimentaires flambe, la crise financiĂšre sâĂ©ternise, rien nâest fait pour enrayer le rĂ©chauffement climatique. Les 8 « grands » pays de la planĂšte se rĂ©unissent du 7 au 9 juillet au Japon pour trouver des solutions Ă ces multiples crises.
Jâai du mal Ă croire Ă une issue positive, alors que câest prĂ©cisĂ©ment lâaction de ces pays qui mĂšne le monde vers lâimpasse. Le G8 a toujours Ă©tĂ© le principal moteur dâun capitalisme mondialisĂ© qui dĂ©truit les systĂšmes sociaux et Ă©conomiques. Il a soutenu avec ferveur la libĂ©ralisation des marchĂ©s agricoles qui a dĂ©structurĂ© les Ă©conomies locales, et a conduit aux « Ă©meutes de la faim ».
Le G8 a dĂ©fendu sans rĂ©serve les programmes du FMI, de lâOMC, de la Banque Mondiale visant Ă dĂ©manteler lâEtat et ses services publics. A chaque crise, le G8 rĂ©pond : « il faut plus de libertĂ© pour le marchĂ© ».
Les promesses du G8 ont Ă©tĂ© nombreuses, les rĂ©alisations rares. Il y a 3 ans, les grands de ce monde avaient promis 20 milliards dâaide pour lutter contre la pauvretĂ©âŠseul un quart a Ă©tĂ© versĂ©.
La dette des pays du Sud Ă©trangle leurs Ă©conomies. Son annulation a Ă©tĂ© maintes fois Ă©voquĂ©es lors des prĂ©cĂ©dents G8, et sans cesse repoussĂ©e. Comment admettre que les pays les plus pauvres, par la dette, versent 7 fois plus dâargent aux pays riches quâils ne reçoivent dâaide au dĂ©veloppement ?
Les crises que nous connaissons actuellement signent lâĂ©chec dâun mode de gouvernance mondial illĂ©gitime et inefficace. De quel droit quelques pays dĂ©cideraient de lâĂ©quilibre de la planĂšte entiĂšre, sans la Chine, lâInde ni le continent africain ? Au cours de rĂ©unions Ă huit clos, dans de vĂ©ritables bunkers, pour Ă©viter que le peuple, trop remuant, ne vienne rappeler Ă ces dirigeants les vraies prioritĂ©s.
Une gouvernance mondiale est indispensable, mais elle doit ĂȘtre guidĂ©e par dâautres principes. La mondialisation nĂ©olibĂ©rale ne cesse de montrer lâĂ©tendu de ses Ă©checs, en construisant un monde oĂč les pays riches maintiennent les peuples dans la misĂšre, sans mĂȘme garantir le droit Ă©lĂ©mentaire Ă un environnement sain.
Nous devons continuer Ă affirmer quâun autre monde est possible, dans lequel les Ă©changes solidaires remplacent la loi du plus fort et oĂč le systĂšme financier promeut la redistribution et non la spĂ©culation.
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